CCSM : un ftour pour promouvoir l’économie circulaire

La Chambre de Commerce Suisse au Maroc a organisé, le 24 mai dernier à l’hôtel Hyatt Regency de Casablanca, un ftour-débat sur le thème « Les objectifs de développement durable et Economie circulaire : Nouvelles opportunités pour les entreprises ». Un moment fort et instructif sur ce nouveau concept !

Quel modèle économique pour pérenniser le développement sur notre planète ? C’est la principale question du ftour-débat organisé par la Chambre de Commerce Suisse en partenariat avec l’Association l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne Alumni Maroc, le 24 mai dernier à Casablanca, sous le thème « Les objectifs de développement durable et Economie circulaire : Nouvelles opportunités pour les entreprises ». Au-delà de l’aspect purement économique, la question se pose surtout du point de vue de la durabilité du développement, voire même de la survie ! « Depuis les années 70, l’humanité a exploité plus de 30 millions de tonnes de matériaux extraits de la terre, un volume qui dépasse une fois et demi ce que la terre peut apporter. L’humanité devrait apprendre à gérer les ressources naturelles. Sinon, nous risquons de mettre en danger le développement de nos pays, du monde et, ainsi, des entreprises », s’inquiète Pr. Bruno Oberle, Responsable de la Chaire d’Économie verte et de Gouvernance des ressources à l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Les acteurs économiques qui s’adonnent aujourd’hui à la surproduction et à la surexploitation se verront handicapés dans quelques décennies face à la rareté, voire à la disparition des ressources. Pour l’économiste, 2050 sera la dernière année où l’on pourra puiser dans les ressources naturelles de notre planète à un coût raisonnable. Toutefois, cette perspective n’est pas une fatalité. « Si dans le secteur des énergies, on se tourne vers les énergies renouvelables, pour tout le reste, un début de solution réside dans l’économie circulaire », rassure l’économiste. Mais qu’est-ce que l’économie circulaire ? Modèle opérationnel de développement durable, ce système permet la création de valeur à la fois économique, sociale et environnementale, tant au niveau microéconomique que macroéconomique, en proposant un nouveau circuit pour la matière première. Au lieu du classique « extraire, produire, consommer, jeter », l’économie circulaire propose « extraire/recycler, design écologique, produire, consommer, collecter, recycler ». D’un point de vue économique, cela pose certes des contraintes mais présente aussi de grandes opportunités. Beaucoup de grandes entreprises,notamment dans l’industrie, se basent sur les principes de l’économie circulaire pour réduire leurs coûts.

Au Maroc, les pouvoirs publics s’y intéressent

Le Maroc s’inscrit aussi dans cette dynamique. Après avoir félicité la Chambre pour le choix de cette thématique « aussi fascinante que pertinente », M. S.E Massimo Baggi l’Ambassadeur de Suisse au Maroc, a estimé que « les objectifs de développement durable font leur chemin au Maroc, pays qui donne même des leçons, notamment en matière d’énergies renouvelables ». Et Mme Rajae Chafil, Directrice Observation, Études et Planification au Secrétariat d’État chargé du Développement Durable et Secrétaire Général du Conseil National de l’Environnement, d’expliquer : « Notre pays est l’un des rares pays de la région à avoir adopté une stratégie nationale d’économie circulaire pour la période 2020-2030. Son but ultime ? Assurer la transition du Maroc vers l’économie verte d’ici 2030 », Selon elle, « si le jargon de l’économie circulaire est relativement nouveau, le concept est ancien au Maroc, en témoignent les marchandises recyclées et réparées qu’on trouve dans tous les souks du pays ».

Le secteur privé investit…

Les services publics ne sont pas les seuls à faire de l’économie circulaire un objectif. Des champions marocains appliquent les principes du nouveau modèle. Le géant mondial des phosphates, le Groupe OCP, en est un bon exemple. L’entreprise industrielle, qui emploie 23.000 personnes, vient de se doter d’un département dédié à l’économie circulaire. « Nous nous sommes dotés d’une vision globale pour l’économie circulaire. Celle-ci vise plusieurs objectifs se déclinant sur un certain nombre de projets », explique Hanane Mourchid, Head of Economie Circulaire du Groupe. Parmi les objectifs du groupe, l’utilisation de 0% d’eau conventionnelle, la réhabilitation des mines, la valorisation des sous-produits, la réinjection des déchets en interne ou en externe. Et si, pour OCP, l’économie circulaire est un positionnement, pour d’autres, comme Geocycle, elle est l’activité principale. Le spécialiste de la valorisation des déchets, d’abord industriels puis ménagers, dispose de six centres de tri et de préparation de combustibles alternatifs pour alimenter six cimenteries clientes. « Nous nous inspirons des processus naturels pour trouver des solutions afin de prolonger autant que possible le cycle de vie de la plupart des déchets », explique Hind Baddag, Directrice Filiale de Geocycle.

Verbatim :

En plus de résoudre des problématiques de gestion des ressources naturelles dans le monde, l’économie circulaire offre énormément d’opportunités de business. Et les entreprises suisses y ont développé un savoir-faire assez remarquable. L’objectif est donc pour nous de faire connaître la problématique mais aussi de provoquer un espace de networking entre les différents acteurs du système pour trouver de nouvelles possibilités de business.

M. Mehdi Benzaari, Président de la CCSM

Les entreprises suisses peuvent avoir beaucoup d’impact dans la promotion de l’économie circulaire au Maroc. Nous sommes un petit pays en taille, mais nous sommes importants d’un point de vue économique au Maroc. La Suisse est le cinquième investisseur étranger dans le Royaume. Beaucoup d’entreprises sont établies au Maroc et je crois qu’elles peuvent contribuer considérablement à son développement, aussi bien en créant des emplois qu’en donnant l’exemple en matière d’économie circulaire et de développement durable.

S.E. M. Massimo Baggi, Ambassadeur de Suisse au Maroc

Si nous n’apprenons pas à bien gérer les ressources naturelles, nous metterons en danger le développement de nos pays et du monde entier. Et sans efficacité et sans la réalisation d’objectifs de développement durable, nous n’y arriverons pas. Mais face à cette menace, il existe une véritable opportunité économique. Nous devons changer la façon dont nous utilisons les ressources naturelles, le type de produits, nos business models, nos infrastructures… C’est une énorme chance d’investissement. C’est une sorte de plan Marshall au niveau planétaire.

Pr. M. Bruno Oberle, Chaire d’économie verte et de gouvernance des ressources, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse

Notre présence ici à la Chambre de Commerce Suisse est très importante pour nous. Elle nous permet de partager nos réalisations en lien avec l’économie circulaire. Il faut savoir que notre pays a adopté sa stratégie d’économie circulaire et a commencé sa mise en œuvre. Cette stratégie 2020-2030 vise à faciliter la transition du Maroc vers l’économie verte d’ici 2030. Nous sommes en train d’organiser différentes filières de l’économie circulaire comme celles des pneus usagés, des batteries de véhicules usagés, des déchets électroniques, du recyclage des véhicules en fin de vie et des matériaux de construction, etc. Ainsi, même s’il reste un pays en voie de développement, le Maroc a déjà posé les bases d’une économie circulaire.

Mme Rajae Chafil, Directrice Observation, études et planification du Secrétariat d’État chargé du Développement Durable et Secrétaire général du Conseil National de l’Environnement

Cet évènement nous touche de près, puisqu’il s’agit de développement et d’économie circulaire, deux valeurs chères au Groupe OCP. Nous sommes très contents de répondre à cette initiative, d’autant plus qu’en 2018, nous avons décidé de nous positionner sur l’économie circulaire pour donner un nouvel élan à notre stratégie en termes de développement durable. Le concept devient ainsi une priorité dotée avec une vision très ambitieuse puisque nous aspirons à devenir le champion de l’économie circulaire dans notre industrie au niveau mondial. Cela dépasse l’excellence environnementale pour provoquer une production responsable et une consommation taillée sur les besoins, et prolonger l’accompagnement au-delà de la chaîne de production pour réduire les pertes et les déchets et inciter à recycler ces derniers.

Mme Hanane Mourchid, Head of Economie Circulaire, Groupe OCP

Participer à cet évènement arrive à point nommé pour promouvoir notre activité. Leader dans la valorisation des déchets industriels et ménagers, nous offrons la possibilité de gérer les déchets industriels de nos clients et de les traiter convenablement pour les recycler ou les transformer en combustibles alternatifs pour les cimenteries. Et à la Chambre de Commerce Suisse, beaucoup d’industriels et d’opérateurs voudraient trouver une solution sécurisée pour transformer leurs déchets.

Mme Hind Baddag, Directeur Filiale, Géocycle

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Avril, 2024

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